Pourquoi l'amour fait-il souffrir?
Que l'on soit au début de la relation et en stress car on doute des sentiments de l'autre.
Que l'on soit en couple depuis plusieurs mois et que l'on se rend compte que nous n'avançons pas à la même vitesse, que nous sommes différents et que nous n'avons pas la même vision de l'avenir.
Ou que l'on soit à la fin et qu'il faille rompre ou que la personne est rompue avec nous.
La réponse tient en une phrase :
Tout simplement parce qu'aimer c'est s'attacher.
1. Le concept de l'attachement :
Pour expliquer ce concept, je vais vous parler d'une expérience vécue lors d'un stage de méditation dans un temple bouddhiste.
Le moine, très riche d'enseignements, à un moment nous demande :
"Y a t'il ici des gens qui viennent de vivre un deuil récemment ? ". Personne ne répond.
Alors, il enchaîne :
"Dans ce cas, je vais vous faire part de la vision du Bouddhisme sur la souffrance. Vous savez d'où elle vient et de pourquoi on s'attache ? "
"Non", répondirent certains.
"De la perception des choses, de douleurs physiques, d'une rupture, d'un décès, d'une perte d'emploi, de l'annonce d'une maladie" disent d'autres....
Ce à quoi le moine oscillait de la tête de haut en bas, comme pour dire :
"Très bien, je vous entends" que pour vraiment acquiescer.
Finalement, quelqu'un lui demanda :
" Et alors? Y a t'il une réponse (car souvent dans le Bouddhisme, on est renvoyé à soi, pas forcément à une réponse extérieure) ? si oui laquelle est-elle ? "
Le moine répondit :
" L'attachement".
"C'est le fait de s'attacher qui crée de la souffrance. Si on ne s'attache à rien ni personnes on ne peut pas souffrir."
C'est à ce moment là qu'il prit l'exemple des deuils et s'exclama :
"Tout le monde souffre et pleure lors de la perte d'un être cher, même certains sont au fond du gouffre. Pourtant, on ne nous a jamais menti sur le sujet, nous savons depuis que l'on est né que nous allons mourir et que nos proches vont mourir aussi. Où, quand, comment et dans quel ordre, on ne sait pas mais pourtant on sait que la mort croisera notre route".
Après quelques minutes de silence, les réactions ne tardent pas à surgir.
"Mais je suis parent, si mon enfant meurt, je serai dévastée, c'est la chaire de ma chaire".
Un autre : "mais on ne peut pas dire ça, c'est trop facile".
Encore un autre : "Mais alors, il ne faudrait s'attacher à rien ni personne, c'est pas possible, c'est pas la vie ça !"
Encore encore un autre : "C'est couper ses émotions, on ne pleure même plus, on devient une machine".
"C'est inhumain et complètement inentendable".
Bref, le moine écoute patiemment et paisiblement toutes les remarques qui fusent. Puis, il finit par prendre la parole et dire :
"Je ne vous ai jamais dis de ne pas pleurer vos défunts, je ne vous ai jamais dis que vous n'alliez pas souffrir, je ne vous ai jamais dis de couper vos émotions, j'ai seulement dis que la cause de la souffrance était l'attachement".
Je m'explique :
"La mort de son enfant génère un choc, de la souffrance et de l'émotion c'est certain. Ce qui va être souffrant c'est de s'arrêter et s'attacher à cette souffrance. De s'y cramponner comme si elle était votre bouée de sauvetage et de ne pas la traverser".
Et c'est pareil pour l'amour...
Nous souffrons car nous nous sommes attachés à l'être aimé, ou si ce n'est pas lui directement, nous nous sommes attachés à l'image du 2, à l'image du couple.
A cette vie que nous aurions pu avoir et que ne se réalisera pas.
2. Le fait d'avoir des attentes / projections / espoirs :
Souvent, quand nous sommes en couple, même si nous vivons une relation saine, et appliquons la théorie du "carpe diem", être 2 s'accommode souvent à un moment donné à vouloir construire à deux.
Et alors, démarre des projets plein la tête, des envies plein le coeur et des étoiles plein les yeux.
Que ce soit des premières vacances, une escapade de quelques jours improvisée, un achat immobilier, l'évocation du premier enfant...
Bref, nous imaginons, espérons, discutons et des fois vivons de la frustration quand en face, il n'y pas la même réceptivité et que le timing n'est pas parfaitement respecté ni uniforme. Et que se passe t'il lors d'une rupture ? lorsque le couple bat de l'aile ? lorsqu'il vit des moments difficiles ?
Tout simplement : Tous ces projets volent en éclat !
Tout le futur que l'on s'était "pseudo" construit s'envole. Les vacances, l'escapade, la maison et le bébé disparaissent, nous entrainant inexorablement dans leur chute.
Aimé et avoir aimé fait donc souffrir.
Car ce ne sont pas seulement ces projets qui s'effondrent, c'est aussi nos croyances et notre perception du grand Amour.
3. Le "fameux" rêve du grand Amour
Depuis tout petit, vous avez été façonné que vous le vouliez ou non.
Ce peut être de la plus petite chose qui soit : "il faut manger 3 repas par jour" à des grands concepts de vie comme : "la liberté d'expression, la gratuité des soins et de l'éducation"...
Vous ne vous en rendez peut être pas compte mais elles conditionnent inconsciemment toute votre vie et votre quotidien.
Et la notion de l'amour n'y échappe pas !
Depuis enfant, nous sommes bercés par les contes de fées, les dessins animés et films à l'eau de rose, sans oublié la pression sociale avec par exemple l'image du vieux garçon & de la vieille fille avec ses chats.
Vous trouvez que j'exagère ?
Prenons des exemples concrets et dîtes moi comment, objectivement parlant, vous le vivrez et quels seraient le regard, jugements et réflexions des autres si :
Vous êtes toujours puceau à 32 ans,
Vous êtes célibataire, sans enfant, en appart' ou chez vos parents à 40 ans,
Vous avez 38 ans et décider de faire un enfant toute seule,
Vous êtes homosexuel, vous vous mariez et décidez de procréer,
Vous enchaînez les conquêtes et présentez une fille à chaque réunion de famille,
Vous avez déjà divorcé 3 fois et vous n'avez "que" 45 ans,
Vous avez connu l'amour de votre vie et il est mort dans un accident de la route,
Vous êtes gros et handicapé et que vous avez des difficultés à trouver l'amour,
Tous ces exemples pour vous expliquer que si on est "hors normes", il est quand même bien plus difficile de s'assumer et de vivre dans notre société.
Pourquoi ?
Parce que nous avons été conditionné !!!
Conditionnés à cette image (illusion) du grand amour :
Rencontrer son âme soeur,
Un homme et une femme,
Beaux, intelligents, bonne situation professionnelle,
Qui se marient, achètent une maison et ont un garçon et une fille
Et vivent heureux toute leur vie.
Ne me dîtes pas que c'est pas l'image qui vous vient si on parle de couple.
Je ne dis pas que c'est ce que vous voulez et que toutes les mentalités sont comme cela car heureusement elles évoluent et aujourd'hui, la différence est mieux acceptée mais quand même dans notre inconscient profond et dans l'inconscient collectif, nous avons cette image de la famille et du couple.
Et pour la majorité d'entre nous, nous croyons fermement à ce rêve du Grand Amour avec ce fameux grand A. Donc forcément, lorsque :
Nous ne rentrons pas dans les cases,
Nous ne l'atteignons pas,
Cela est souffrance !
Et la souffrance, c'est ?
L'attachement !
Ici, l'attachement à cette image.
L'Amour fait donc souffrir car :
Nous nous attachons
Nous projetons
Nous sommes conditionnés
Je conclurai par malgré cela :
Continuer à Aimer !!!
Car Aimer est beau, grand, merveilleux et nous fait vivre des émotions uniques en son genre ! Aimer est certainement la plus belle chose sur Terre.
Et peut-être même notre unique mission de vie :
Aimer l'autre inconditionnellement sans jugement.
Ce post n'est donc pas un post contre l'Amour mais pour l'Amour. Il a pour vocation d'être un éclairage sur nos fonctionnements, car une prise de conscience est le début du changement.
Prenez soin de vous,
Accueillez-vous dans votre souffrance. Laissez la s'exprimer, vous parler et vous guider.
Si vous vivez actuellement une rupture amoureuse, je vous invite à lire les articles dédiés à ce sujet. Vous en trouverez quelqu'uns dans la liste ci dessous.
****
Articles complémentaires : La rupture amoureuse, c'est comme un deuil.
A venir Les 7 étapes pour la surmonter.
Comment se remettre d'une rupture amoureuse (10 conseils) ?
Liste des conditionnements acquis comme habitude de vie.
Je suis Alice Prud'homme, coach de vie, et j'accompagne les particuliers motivés à changer leurs vies en profondeur par des actions concrètes. Devenant ainsi acteurs de leurs destins, ils obtiennent la vie inspirante qu'ils ont toujours rêvé d'avoir.
"Parce que je crois que tout est possible pour qui s'en donne les moyens."
Comentários